La peinture des voyages
Si les voyages forment la jeunesse, ils sont aussi des sources d’inspiration pour de nombreux artistes!
Jack London, écrivain voyageur, a tiré ses chefs d’œuvre les plus connus de ses périples au Canada lors de la Ruée vers l’or. Ce fut la naissance de « Croc-Blanc « l’Appel de la forêt », entre autres. Émile Zola, chef de file du naturalisme, aimait se plonger dans les milieux sociaux qu’il décrivait ensuite au fil de ses romans. La fresque des Rougon-Macquart en est un exemple frappant.
Et si les différents lieux et cultures inspiraient aussi les peintres, et particulièrement les peintres abstraits? Loin des peintures naturalistes de Gustave Courbet, leur imaginaire abstrait serait modifié par certains voyages.
Enrik Helenius, peintre d’ascendance scandinave vivant en France, a trouvé en Chine de nouvelles manières de tracer sa peinture.
La Chine, les rizières et la terre
Dans « Xiang Yu », l’une de ses pièces maitresses peintes en 2020 dans son atelier des Batignolles, il exprime les couleurs et les formes ressenties au pays du Soleil Levant.
« Je ressentais une dominance de brun dans ce pays qui cultivait tant la Terre, et je sentais aussi une certaine roideur, dans la façon dont s’ordonnaient les rizières. »
Ces impressions mêlées ont donné son nom à la peinture qui porte aujourd’hui le nom d’un seigneur de guerre chinois. À ceux qui pourraient se méprendre, ce n’est cependant pas la guerre qui est ici mise en avant, sinon une représentation traditionnelle de la Chine à travers ses aspects de labeur et de rigidité.
L’Islande, la glace et l’oiseau noir
Unique toile rapportée d’Islande, « Mi-Clos » a finalement été vendue par Enrik Helenius à un collectionneur qui l’a ramenée à Reykjavik. Dans cette huile sur toile, le peintre raconte la bleuté fascinante du ciel et la glace de cette île unique au monde. Mais surtout, il livre cette rencontre avec ces oiseaux aux ailes courtes et noires, rondes comme des pagaies. Les macareux moines, emblèmes de l’Islande, lui auront laissé le souvenir de ces couleurs sombres et fraiches.
Les villes de Reykjavik et d’Akureyri, où le peintre a vu voler ces oiseaux, n’auront pas laissé de traces plus évidentes. Cependant, le concept de glace, indicateur trivial du froid de l’Islande, est très présente et la recouvre de façon à ce qu’elle est peut-être plus présente que le sujet des oiseaux lui-même.
« J’ai quitté l’Islande avec la conviction que ce pays, c’était ces macareux moines. Dans les cavités des falaises, à Reykjavik, ils représentent la vie qui reste pendant l’hiver. Contrairement aux sternes, ils ne migrent pas. Ils sont une expérience extrême de la vie, une création tenace et courageuse, qui tient le coup malgré les difficultés. »
Les mamelles de Rio
Pour ses touristes, mais aussi pour ses locaux, le Brésil exprime son art de vivre à travers la musique et la danse. Le rythme de la salsa pulse dans les rues des favelas comme au cœur des quartiers huppés. Même la passion du football des brésiliens rejoint leur art leur de la danse, quand on voit l’agilité de leur jeu.
C’est ainsi qu’Enrik Helenius est revenu de son voyage au Brésil avec plusieurs toiles, dont Kapoeira. Cet art urbain, à la limite entre la danse et le sport de combat, est l’une des inspirations du peintre représentée dans cette huile sur toile.
Sur le site web d’Enrik Helenius, vous pourrez retrouver ces travaux sur les différentes régions du monde et la façon nouvelle pour les artistes d’explorer la peinture et l’art abstrait.