Les réussite des grands noms de la mode
Des années 70 et 80 ont émergés des marques prestigieuses de vêtements, d’accessoires divers… Comme des sacs à main, des chaussures, des cuirs, des bijoux fantaisie, des sous-vêtements et même des vêtements de sport . Certaines ont encore une grande autorité dans le domaine de la mode du début du XXIe siècle.
La mode suivant Gianni Versace
Sa réussite phénoménale, celle de sa tribu, leurs relations flatteuses, un discret parfum de scandale et jusqu’à la fin tragique du créateur milanais ont parfois occulté le style bien particulier de Gianni Versace. Par son versant coloré, brillant et sexy d’une mode, à l’exact opposé de celle pure et dure que proposaient les sombres Japonais, le couturier des Stars a incarné tout un pan de la sensibilité des années quatre-vingt-dix. Souple, sensuel, provocant parfois, son vêtement, si luxueux soit-il, a toujours paru le prélude à la volupté promise de corps nus. Aussi longtemps qu’une fille ou un garçon gardaient sur eux une création griffée Versace, ils se sentaient les semblables de Madonna, de Sting, voire de Diana, princesse de Galles… Des êtres exceptionnels et pas fâchés de l’être. Une plastique impeccable et un moral d’acier auront été préférables pour évoluer dans ce monde d’images en mouvement. Un regard qui se porte aussi bien sur la couture que sur plusieurs lignes de prêt-à-porter ou d’accessoires et jusqu’aux objets pour la maison. C’est aujourd’hui Donatella, la petite sœur fidèle, qui a repris le flambeau prématurément abandonné par cette étoile filante. Ni plus sobre ni plus réservée que son frère, elle présente des défilés Versace qui continuent de ressembler à une fête. Cette volonté persistante déroute une fin de siècle où la mode se veut généralement plus grave.
Rei Kawakubo et la mode
Comme des Garçons, sous cette appellation étrange, Rei Kawakubo, qui ne l’est pas moins, impose sa différence à Tokyo dès 1973. Mais c’est avec le look pauvre du vêtement en loques qu’elle va incarner une certaine idée de l’avant-garde à partir de 1983. Quelque part dans l’inachevé, l’usure volontaire, un défi au sens commun et à la perfection. Pour que ses textures évitent tout aspect uniforme et parfait, elle n’hésite pas à faire desserrer çà et là les écrous des machines.
Le malaise provoqué par ses créations
La styliste ne cessera de susciter malaise, étonnement, finalement admiration. D’une rigueur sans faille, même si parfois difficile à suivre, cette pionnière influence toute la mode. Architecte de la robe, déconstruisant le vêtement pour mieux le rebâtir, novatrice en tout, Rei ne parle jamais, mais n’en communique pas moins à travers son travail opiniâtre une émotion, une surprise, un désir trouble qui de nos jours, dans les collections de beaucoup de jeunes créateurs, font trop souvent figures de secrets perdus. Là où Yamamoto se veut un maitre de la coupe, trésor vivant d’une sorte d’artisanat d’art venu de l’empire du Soleil-Levant pour transformer les looks de l’Occident, sa presque semblable Rei Kawakubo affirme plus nettement son ambition…
Faire du vêtement, au-delà de sa nécessaire rentabilité, un acte conceptuel. Une sorte d’œuvre d’art à porter sur soi. Il faut remonter à Balenciaga pour trouver à ce niveau d’abstraction un tel sculpteur d’étoffe.